Le web social et la diffusion des archives
Activité E : Le web social et la diffusion des archives
La communication des archives et le web social:
La communication des archives et le web social:
Depuis
l’avènement du numérique et du web 2.0
beaucoup de changements ont été opérés
dans la gestion et la communication des documents d’archives. Les services
d’archives ne s’appuient plus sur les moyens traditionnels pour communiquer et
promouvoir les collections de documents d’archives et
autres activités qui s’y rattachent. Ils utilisent de plus en plus les
opportunités offertes par les réseaux sociaux pour cibler une plus grande
clientèle et atteindre leur objectif qui consiste à promouvoir leurs services
et activités. Le web social est devenu un moyen privilégié par les
organisations pour faire la promotion des collections stockées sur les étagères
des voutes d’archives et découvrir les
secrets cachés que des archives et qui
sont malheureusement dans la majorité des cas ignorés voir même délaissés par
le grand public.
Les
réseaux sociaux et la diffusion des archives:
L’introduction
du document électronique a changé certaines pratiques dans la gestion des
documents d’archives. L’évolution de
l’Internet du web 1.0 vers le web 2.0 a permis à l’utilisateur de devenir un acteur
principal du web social, et ce
par la création de contenus variés (textes, photos, vidéos, etc.).
Au cours
des dernières années, le Web a subi des modifications qui l’ont amené
à devenir
plus participatif et collaboratif, notamment grâce aux outils du Web 2.0.
Ces
modifications ont un impact multiple sur les services d’information
(bibliothèques,
centres d’information et services d’archives (Dufour et Cadieux, 2013-2014,
p.27).
Source: Archives, 45(1), 27-46
Le Web collaboratif
a changé complètement le mode de
communication de l’information et la relation entre le producteur du contenu et
l’utilisateur.
Non seulement ces
environnements numériques leur offrent de nouvelles perspectives
pour mener à
bien leur mission, mais, de plus, ils provoquent une mutation de l’objet
au
cœur de leur préoccupation : l’information. Ces mutations affectent aussi les
multiples processus associés à l’information et à la culture informationnelle
des
usagers et du personnel (Dufour et Cadieux, 2013-2014, p.27)
De plus, le web social a permet de changer le rôle
de l’internaute et le mode de circulation de l’information. L’utilisateur de l’internet ne se limite plus
à un simple rôle d’observateur, mais il
interagit directement dans la création du contenu. «En
permettant à l’internaute de se déplacer de la périphérie du Web, qu’il
occupait comme observateur, vers son centre, comme créateur de contenu » (Dufour
et Cadieux, 2013-2014, p.29)
La circulation de l’information n’emprunte plus les
canaux traditionnels pour diffuser l’information. «Les nouvelles plateformes du Web 2.0 viennent modifier les modalités de
circulation de l’information, qui ne transite plus par le processus éditorial
traditionnel» (Dufour et Cadieux, 2013-2014, p.29)
Cette nouvelle réalité a eu pour effet de rendre
l’information accessible à tout le monde. Il n’y a presque plus de barrière.
L’information est véhiculée plus rapidement et accessible d’une manier
instantanée.
L’accessibilité
de plus en plus grande de ces plateformes provoque l’apparition d’un
«
journalisme citoyen » où l’individu impliqué dans certains événements se sert des
plateformes sociales pour diffuser ses pensées sur l’actualité, en
parallèle des
médias de masse traditionnels. Le message partagé contourne les
filtres potentiels
des médias de masse. Cela signifie que l’information, ne
passant pas par un filtre,
peut être biaisée; le rôle de validation est ainsi
transféré au lecteur qui doit exercer
son sens critique» (Dufour et Cadieux, 2013-2014, p.29).
Les nouveaux
outils facilitent maintenant la publication des archives numériques sur
les blogs, les wikis, Facebook, Flickr , YouTube, Twitter, etc. Le Web social est donc devenu un moyen de
communication par excellence pour la diffusion et la promotion des fonds et collections d’archives.
Communication des archives:
Selon le Portail international archivistique
francophone (PIAF) le terme
communication ou diffusion est définie comme suit:
en archivistique,
regroupe l'ensemble des données et actions qui permettent aux
archives d'être
consultées. Il s'agit à la fois d’informations théoriques, telles que la
connaissance des délais réglementaires qui régissent la communicabilité des
documents,
ou des procédures qui assurent leur protection lors de leur
consultation. Mais il peut
s'agir aussi des considérations pratiques telles que
l'aménagement d’espaces dédiés à la
consultation, l'organisation de
l'information du public, de la délivrance des documents
et de la surveillance de leur utilisation». (PIAF, 2018)
Le but ultime de la gestion des documents d’archives
n’est pas seulement de les organiser et
les préserver, mais de les utiliser pour des fins de la recherche, de
l’enrichissement de la vie culturelle et servir de preuve pour les personnes et
les biens.
Se faire
connaître ne se limite pas à faire savoir que nous existons. Il faut aussi
faire connaître ce que nous faisons et, par extension, ce que nous pouvons
faire
pour les membres de la communauté universitaire. Faire connaître notre
horaire,
nos règles d’accès, notre localisation géographique, mais aussi faire
connaître nos
fonds et collections, nos expositions virtuelles, nos images
numérisées, les textes
textes déjà produits sur les archives, notre participation à
divers événements comme
des expositions ou des publications, etc. Nos archives
sont diverses, ludiques ou
sérieuses, anciennes ou plus récentes, textuelles ou
iconographiques, analogiques
ou numériques. Elles peuvent servir à décorer les
murs d’une bibliothèque ou d’une
salle de réunion, célébrer un personnage
important d’un département, faire le lien
avec un passé inspirant puisque
l’Université a déjà traversé des moments difficiles
et en est sortie gagnante» (Baillargeon, 2013-2014, p.13)
La communication des archives a toujours utilisé
les explosions comme moyen pour promouvoir les fonds historiques ou faire connaître les activités des services d’archives. Cette façon de faire s’est
avérée insuffisante, car elle ne pouvait pas atteindre une clientèle plus
large. Elle ciblait en général
une catégorie de personnes très particulière à savoir les chercheurs et
les historiens et dans un degré moins les personnes curieuses qui veulent
apprendre davantage par exemple sur un évènement, une période ou une famille.
Le web social a inversé l’équation, car il a permet d’aller au-delà de ce qu’il
faisait dans le passé. Il est allé chercher beaucoup plus que la clientèle
traditionnelle en intégrant toutes les couches de la société. Les plateformes
Facebook, Twitter, YouTube, etc., ont
grandement contribué à l’augmentation du nombre des usagers et la promotion des
archives historiques.
Le cas de la
Division de la gestion de documents et des archives de l’Université de
Montréal (DGDA) est un bon exemple de l’utilisation du web 2.0 dans la
communication des archives auprès de la communauté universitaire. L’expérience
lancée en 2012 par la division a été bénéfique pour les différents services de l’unité.
La page
Facebook a été créée en août 2012. Huit mois plus tard, nous avons atteint
213
« fans » qui ont eux-mêmes un total de 51 000 adeptes. Le chiffre augmente
continuellement après un pic de départ. En octobre 2012, début de la session
d’automne, nous avons signalé sur UdeMTélé notre arrivée sur Facebook.
Facebook nous sert à signaler de nouvelles acquisitions ou l’accessibilité d’un nouveau
fonds traité, en plus de proposer une photo d’un album déposé sur Flickr.
Nous
y faisons aussi de la publicité pour nos expositions virtuelles ou établissons
un
lien vers différents services comme les acquisitions d’archives privées. Un
projet est
en développement avec l’Association des professeurs retraités de
l’UdeM (APRUM)
pour signaler le décès d’un confrère puisque nous collaborons à
la rédaction de la
biographie que l’APRUM rédige dans les pages de son
bulletin. Côté Twitter, nous
avons lancé le premier gazouillis le 9 août 2012
et en avions envoyé une centaine à
la fin de l’année 2013. Au moment d’écrire
ces lignes, nous comptons 191 abonnés et
67 abonnements. L’Université de
Montréal « re-twitte » parfois nos messages à ses
24 000 abonnés, élargissant
ainsi notre visibilité. Les messages servent à annoncer
le dépôt d’un nouvel
album de photographies ou à signaler des parutions auxquelles
nous avons
participé. Finalement, nous avons déposé, entre août 2012 et décembre
2013, 31
albums de photographies sur Flickr (Baillargeon, 2013-2014, p.19)
Les statistiques montrent bien que les outils
utilisés dans la diffusion du contenu de la division des archives ont été un
succès. En effet, durant les onze mois de l’année 2012, il est fort de
constater une hausse de l’ensemble des indicateurs.
Source: Archives, 45(1), 11-26
Tendances dans un an :
J’estime que dans un an il y aura encore plus d’internautes à être
présents sur les réseaux sociaux, selon les statistiques prévues en 2018 par l’agence, We are Social Singapour and Hootsuite, il aura 3.5 milliards d’internautes à l’échelle de de planète dont trois
milliards d’utilisateurs qui vont se servir
des réseaux sociaux. À la fin de
2017, Facebook revendique déjà 2,13 milliards d'utilisateurs actifs
chaque mois, en hausse de 14% par rapport à fin 2016. Il a passé la barre
symbolique des 2 milliards au deuxième trimestre 2017
La tendance est donc en augmentation d’année en année et par
conséquent on pourra affirmer qu’en 2019 les services du web social seront très
sollicités. Et par conséquent, ils continueront à occuper une place importante dans la diffusion et la
communication des fonds d’archives auprès des unités à l’interne ainsi qu’a à
la clientèle externe.
Tendances Dans un cinq ans :
Nous pensons que dans les cinq prochaines années la communication
des archives à travers les réseaux sociaux atteindra un sommet fulgurant avec une couverture plus accrue et une
présence de plus en plus performante surtout avec l’avancement des projets de numérisation des documents
d’archives dans les municipalités, villes et grandes institutions
d’archives.
Cependant les problèmes liés au droit d’auteur et la protection de la
vie privée et des renseignements personnels sur les réseaux sociaux seront le
cheval de bataille des professionnels et les gestionnaires des documents
d’archives. En effet, la communication
des documents d’archives est régie
principalement par la législation spécifique aux archives notamment la
loi sur les archives, elle doit également prendre en considération la notion de droit d'auteur qui peut
interagir dans l'exploitation et l’utilisation des documents concernés par la
diffusion.
Pour ce qui est de la protection de la vie privée, il faut mentionner
que même si un document d'archives est communicable, il y a une différence de
taille entre le fait de consulter un document dans une salle e de lecture et la
publication publique via les réseaux sociaux. La question de la protection de
la vie privée sera très exigeante étant
donné que la crédibilité des réseaux sociaux en dépendra.
Un autre élément qui comme déjà à suscité des questionnements et qui
sera un grand défi pour les archivistes dans un avenir plus proche c’est
comment gérer la masse d’information qui circulent sur les réseaux sociaux pour
pouvoir par la suite la communiquer autrement elle sera perdue.
Tendances dans vingt ans :
Il est difficile de prévoir ou de projeter ce qui va se passer au
niveau du web 2.0 dans les vingt prochaines années. Il est vrai que la
technologie se développe à une vitesse très rapide. Chaque jour on nous annonce
des nouveaux outils et des nouvelles applications. Cependant, nous pouvons
présumer certaines choses étant donné l’ampleur du web participatif à l’heure
actuelle. Nous pouvons dire que le web participatif sera remplacé par un autre
plus avancé et plus intelligent.
Dans le domaine des archives, nous supposons qu’avec le web 3.0, le
web 4.0 et l’intelligence artificielle, le métier de l’archiviste tel qu’il est
connu jusqu’à présent sera chose du passé. Le web 4.0 laissera la place à
l'imagination, une innovation qui bouleverserait notre quotidien.
D’après, Joel
de Rosnay, le célèbre futurologue français, le web sera dans le futur
utilisable en permanence. Il sera «web temps réel» et interactif.
Les systèmes intelligents pourront prendre le relais. Ils seront amenés à remplacer le travail de
l’archiviste. L’information produite ou reçue sera désormais en format
numérique. Les systèmes intelligents pourront organiser, indexer, repérer et diffuser les documents
d’archives en fonction des besoins et les demandes des utilisateurs. Les
tâches exécutées par l’archiviste seront remplacées petit à petit dans les
services d’archives. D’autres métiers pourront surgir de cette transformation.
Autre élément qui sera préoccupant avec le tout numérique,
l’intelligence artificielle et les réseaux sociaux sont sans doute la sécurité
et la pérennité des archives. Dans vingt ans, les archives seront sur un seul
support à savoir le numérique. Il n’y aura plus de place aux documents sur support
papier ou autre support physique. D’ailleurs, plusieurs organisations ont
introduit récemment le bureau sans papier. L’objectif d’un tel projet est de
réduire à court terme l’utilisation du papier, mais à moyen et long terme est
d’éliminer complètement le papier. Il est vrai que depuis le début du
numérique, beaucoup de spécialistes prédisaient
la fin du papier, mais qu’à ce jour il a résisté en dépit de plusieurs
tentatives. Sauf qu’avec les systèmes intelligents plus performants et les
plateformes de partage, il est fort possible que le papier soit banné à jamais
dans le quotidien des gens dans un avenir très proche. Dans un tel scénario, la notion d’archives
subira des changements majeurs. Il n’y aura plus d’archives au sens
archivistique, puisque les systèmes intelligents se chargeront de tout faire.
La gestion des documents est faite automatiquement. Le cycle de vie du document
numérique est pris en charge par des systèmes experts. Il sera conservé ou
supprimé une fois qu’il a atteint son délai légal. Il sera hébergé sur les
serveurs et dans l’infonuagique et par conséquent il sera communicable facilement en particulier sur
les réseaux sociaux. Le problème de la gestion de la sécurité sera le facteur
le plus important dans un environnement
pareil. Il n’en demeure pas moins qu’un risque existe toujours, quel que soit
le système en place. Le danger qui pourra affecter les archives est la
disparition des documents soit par la suppression volontaire ou involontaire,
une attaque informatique, une faille dans les systèmes informatiques, etc. Dans une telle situation, tous les services
seront à l’arrêt, les organisations seront privées de leurs ressources
informationnelles. Elles ne pourront plus fonctionner faute de documents. Elles
peuvent avoir recours à un système de sauvegarde de la voûte électronique
d’archives, mais dans l’éventualité où les deux systèmes planteront c’est toute
l’organisation qui sera en panne. Le tout sécuritaire n’existe pas, le
numériques est très vulnérable et par conséquent toute l’intention doit être
orientée dans ce sens dans le but de préserver la mémoire de l’organisation
voir celle d’un peuple et d’une nation.
Conclusion :
Dans cet essai de synthèse, nous avons essayé de sortir les éléments clés du web
social qui ont influencé le mode de diffusion et de communication des documents
d’archives. Ainsi que les facteurs qui pourront
dans un court, moyen et long terme changé le fonctionnement de la chaine
documentaire des archives entres autre, la communication et la diffusion des
ressources archivistiques. La visibilité sur les réseaux sociaux est d’une importance capitale pour les
organisations, étant donné les avantages
majeurs qu’elle peut en apporter. Cependant, il faut prendre en considération que l’ouverture à
grande échelle et le partage des données et informations doit être règlementé
afin de protéger les informations personnelles, la vie privée des gens et les
droits d’auteurs. De plus, il est important que les plateformes soient dotées
d’une sécurité accrue dans le but d’assurer la continuité et la pérennité des
documents d’archives et de permettre leur communication aux générations futures
dans les meilleurs de conditions
Références bibliographie:
Baillargeon, D. (2013-2014). Les archives
universitaires sont-elles solubles dans le Web 2.0 ? Archives, 45(1), 11-26. Repéré à https://www.archivistes.qc.ca/revuearchives/vol45_1/45_1_tous_les_articles.pdf
De Rosnay, J. (2014). Web
4.0 : enjeux et perspectives. Repéré à https://wiki.labomedia.org/index.php/Le_Web_4.0_/_CONTENUS#Le_Web_4.0
Dufour, C. et Cadieux, S. (2013-2014). Web 2.0 et milieux
documentaires : qu’en retenir ? Archives,
45(1), 27-46. Repéré à https://www.archivistes.qc.ca/revuearchives/vol45_1/45_1_tous_les_articles.pdf
Verry, É. (2018). Module 11 - Communication des
archives 2 [Notes de cours]. Repéré à http://www.piaf-archives.org/sites/default/files/bulk_media/m11s1/section1_papier.pdf
We Are Social and Hootsuite. (2018). Digital in 2018: World’s internet
users pass the 4 billion mark. Repéré à https://wearesocial.com/blog/2018/01/global-digital-report-2018
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